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- Les autres primitifs niçois
Ces peintres d’origines diverses, niçoise, provençale, piémontaise, ont réalisé, de la Provence à la Ligurie, sur le rivage et dans les vallées, de 1430 au milieu du XVIe siècle, des centaines d’œuvres : récits de la vie des saints ou de la Vierge sur les murs et les voûtes de très nombreuses chapelles rurales, polyptyques chatoyants dédiés aux saints protecteurs pour les autels des églises.
Malgré leur qualité, nombre de ces œuvres sont toujours anonymes, mais ce territoire compte de nombreux artistes de grand renom.
Leur riche production s’ouvre, en 1430, avec un précieux chef-d’œuvre, la « Vierge de Miséricorde » de Jean Miralhet, artiste venu de Montpellier et premier maître de Louis Brea. Cette œuvre, parfaitement conservée, fait la fierté des Pénitents noirs de la Miséricorde de Nice, ses commanditaires.
Un peu plus tard, vers 1450, Jacques Durandi, niçois, réalisera les deux retables que nous connaissons, seuls survivants d’une œuvre certainement beaucoup plus importante : la « Sainte Marguerite » pour la cathédrale de Fréjus et le « Saint Jean-Baptiste » de l’église de Lucéram, exposé, de façon presque unique, au musée des Beaux-Arts de Nice, car tous ces tableaux d’autel sont encore toujours présents dans les églises pour lesquelles ils furent peints.
Au cours de la deuxième moitié du XVe siècle, le piémontais Giovanni Canavesio, peint, sur les deux versants des Alpes méridionales, des œuvres de grand renom. Retables dans le style du gothique international et cycle de la Passion peint sur les murs de quelques chapelles dont «Notre-Dame-des-Fontaines ». Terminée en 1492 elle fut appelée, pour son très riche et puissant décor, la «chapelle Sixtine des Alpes méridionales».
Dans plusieurs de ces chapelles, Canavesio œuvre avec Giovanni Baleison, lui aussi piémontais, qui réalise à son tour , vers 1480-1490, des décors délicats de chapelles rurales. Ils ont notamment réalisé les fresques de la chapelle Saint- Sébastien à Saint-Etienne-de-Tinée
Des peintres d’origine flamande enrichirent le patrimoine artistique régional.
Tel Antoine Ronzen, (14..-1525 ?), originaire des Flandres, surnommé « le Vénitien » pour avoir séjourné dans la cité lagunaire. Peintre itinérant circulant entre Provence occidentale et Provence orientale, actif dans le premier quart du XVIe siècle, Ronzen témoigne d’une culture composite. Son chef-d’œuvre demeure le Retable du Crucifix de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin (Var). Antoine Brea y collabore en partie (1517-1520). C’est à Villars-sur-Var, dans l’église Saint-Jean-Baptiste, que le peintre réalise une Descente de Croix (1524), longtemps attribuée à Louis Brea. Puis à Puget-Théniers, dans l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, il exécute un polyptyque (1525) dédié à Notre-Dame-du-Bon-Secours.
Ronzen a côtoyé le sculpteur Mathieu d’Anvers, également d’origine flamande. A Puget-Théniers, les beaux groupes sculptés de la Passion, (vers 1500) présents dans l’église Notre-Dame-de-l’Assomption lui sont attribués. Ainsi que la statue de saint Jean-Baptiste (1524) de l’église Saint-Jean-Baptiste de Villars-sur-Var.
Les œuvres de Louis, Antoine et François Brea s’inscrivent dans ce temps des «Primitifs niçois», qui va s’achever vers 1555 avec les derniers retables de François et, à cette date même, avec les grands bouleversements liturgiques et iconographiques de la Contre-Réforme.